David RUSSELL aime surprendre. Celui qui a connu des hauts et des bas multiples dans sa carrière de réalisateur et scénariste revient en salles obscures avec Amsterdam, son dernier long métrage. Critique de ce drôle de film, dont l’histoire se focalise sur la vie de 3 amis dont les vies basculent subitement alors qu’ils assistent à un meurtre. Ils en deviennent aussitôt les principaux suspects, les menant jusqu’au coeur d’un complot d’envergure.
NB: La critique ne dévoile en rien l’intrigue du film
Le retour de David Russell avec Amsterdam ?
David RUSSELL le sait, avec Amsterdam, il joue gros. 7 ans après la sortie de son dernier film, mais surtout, 10 ans après Happiness Therapy, qui lui avait valu un triomphe à Hollywood et une nomination dans chacune des 7 plus prestigieuses catégories des Oscars, le réalisateur américain tente une nouvelle percée. Il faut dire que ses rares projets intermédiaires n’ont pas rencontré le succès escompté.
Pour ce faire, il a vu les choses en grand. Comment souvent, il a fait appel à un casting impressionnant : Margot ROBBIE, John-David WASHINGTON, Christian BAYLE, Rami MALEK ou encore Robert DE NIRO sont parmi les têtes d’affiche de cette giga production, portée par les studios XXth Century Fox et Regency.
L’histoire du film se déroule à New York, dans les années 30. Trois amis qui s’étaient rencontrés en Europe pendant la guerre, les amenant à vivre quelque temps à Amsterdam à la fin du conflit se retrouvent à New York alors qu’ils sont les témoins immédiats d’un crime. De ce qui semble n’être dans un premier temps qu’un concours de circonstances, ils se retrouvent désignés comme les principaux coupables d’un crime d’envergure. Loin d’une simple coincidence,cette action semble même avoir été préméditée. Le trio s’aventure ainsi sur les traces d’une mystérieuse organisation qui semble leur en vouloir. Pour quoi faire, et pourquoi eux ? Ils découvrent un puissant groupuscule bien plus important que ce sur quoi il s’attendaient à tomber.
Critique : Amsterdam, un film à la touche déconcertante entre originalité et longueurs
Amsterdam est un drôle de film. Drôle, car il est vrai qu’il comporte des touches d’humour récurrentes, mais surtout drôle au sens qu’il est grandement décalé. Les connaisseurs du style RUSSELL ne seront pas vraiment étonnés, mais la réalisation de ce film donne à un voir un tout très particulier.
L’histoire est tout à fait sympathique : un trio d’amis, constitué en pleine guerre mondiale, qui profite de la détente de l’après-guerre pour retrouver un semblant de vie normale à Amsterdam. Puis, leur retour dans le New-York des années 30 aussi, et cette ambiance si particulière qui semblait y régner. Celle d’une Amérique à l’aube d’un profond changement de société, mais toujours en avance sur son temps. Pourtant, la poursuite de l’enquête jusqu’à la résolution de cette dernière se font attendre. Le film comprend sur ce point quelques longueurs. On se demande parfois où veut en venir Russell. Toute la partie proprement “Amsterdam” du film est utile à l’instauration du contexte relationnel des personnages mais n’occupe pas une place prépondérante dans le film au final. C’est progressivement que se dessine la véritable intrigue, le coeur de cette affaire, dont, pour des raisons évidentes, nous tairons le coeur. Bien que l’histoire tienne finalement en haleine, il faut attendre que RUSSELL veuille bien la développer pour pouvoir rentrer dedans … Tout le début du film donne donc un peu l’impression de divaguer, avant de se concentrer sur le vrai sujet. On retiendra aussi le très bon jeu d’acteurs dans ce film, et le plaisir, un peu coupable, de voir Robert De Niro, camper ce personnage si particulier, finalement au coeur de cette intrigue tant attendue.
On retiendra quand même une réalisation extrêmement léchée, qui fait tout le charme de cette production. Les décors de ce New York si particulier, notamment de nuit, offrent à voir un film à l’ambiance très spéciale, entre effet volontaire de studios à l’ancienne et scènes tournées dans des quartiers éloignés du centre new-yorkais. Les mouvements de caméra entrent en décalage complet avec l’époque (multiplication des gros plans et une caméra très active) mais donnent à voir un rendu très original. Sur ce point, David RUSSELL tient quelque chose : l’effet est déconcertant.
La bande originale est sympathique sans être transcendante, bien que Taylor Swift soit elle aussi à l’affiche.
Au final, Amsterdam est un bon divertissement, bien qu’un peu long. Les deux heures passées du film sont ici plus pour le style que pour l’histoire elle-même dont certaines longueurs auraient pu être évitées. David RUSSELL ne signe pas son grand retour avec ce long-métrage mais parvient à proposer un object cinématographique original qui met en scène un très grand nombre d’acteurs de talent.
