Doctor Strange in the multiverse of madness : des troubles des univers aux troubles des personnalités

“Collision d’univers”, “intervalle cosmique”, “rêve-passerelle”. Ce n’est qu’un aperçu ce que le second opus des aventures du Docteur Stephen Strange, qui sort en salle le 4 mai 2022, propose en perturbations de l’espace, du temps et de la conscience.

Réalisé par Sam Raimi, écrit par Michael Waldron et produit par Marvel Studios, Doctor Strange in the multiverse of madness s‘inscrit dans la quatrième phase de l’univers cinématographique Marvel (MCU). Si les phases I à III constituaient la Saga de l’Infini, la quatrième phase inaugure la Saga du Multivers. Ce nouveau film ouvre donc les portes d’autres mondes qu’il prend plaisir à ne pas refermer… pour préparer un florilège de suites.

Le dernier film Marvel mettant Stephen Strange au centre de l’action datait de 2016, dans ce qui était encore la phase III du MCU. On y découvrait comment le chirurgien de talent, frappé par un accident, retrouvait ses forces en s’initiant aux arts mystiques, jusqu’à devenir un gardien renommé de l’ordre des mondes. L’accent était donc mis sur son apprentissage et l’équilibre à trouver entre intérêt général, sauvegarde individuelle et amour.

Entre les deux épisodes, bien des aventures contées dans d’autres films Marvel se sont passées et Stephen Strange est désormais un héros reconnu. Malgré tout l’intérêt qui existe à tisser les liens avec les autres films Marvel, cet épisode de deux heures se laisse regarder sans aucune connaissance préalable. Les dialogues et la déroute des personnages jouent avec second degré de l’incompréhension qui pourrait naître de ces voyages dans les consciences, le temps et l’espace.

Une lutte classique rythmée avec équilibre

Le scénario pivote autour de la quête du contrôle du multivers à des fins personnelles menée par la Sorcière rouge, alias Wanda Maximoff. Elle cherche ainsi à vampiriser une jeune héroïne qui s’ignore et que Doctor Strange prend sous son aile (ou sa cape de lévitation). Les trois héros sont jetés d’univers parallèles en univers parallèles. Le rythme du film est à ce titre bien équilibré entre scènes de combats, passages délibératifs et dialogues qui servent la construction psychologique des personnages.

Multivers et diversité des genres

L’équilibre se situe aussi sur l’alternance des genres, dont le thème du multivers ouvre des boulevards de potentialités créatives. Les scènes de combat et les moments contemplatifs n’ont pas de fonction dans la progression de l’action mais ont comme rôle de montrer des images vertigineuses et soignées, en faisant honneur aux premières aventures de Doctor Strange. Les monstres et la magie des décors nous transportent de l’ambiance merveilleuse de Harry Potter aux ombres lugubres d’un Dracula, en passant par des tableaux dignes tantôt du romantisme inquiétant de Baudelaire, tantôt du surnaturalisme de Magritte. Le principal intérêt du film est ce mélange esthétique des genres.

Lecture symbolique du multivers

Depuis Alice au Pays des Merveilles et Les Voyages de Gulliver, jusqu’aux récents mondes de Ralph, on sait que la peinture de mondes parallèles n’est que l’expression grossie de notre propre quotidien. Le thème du multivers permet aussi une lecture symbolique, chaque univers pouvant révéler de nouvelles facettes chez les personnages et les confronter à leurs choix : thème ô combien cher aux superhéros.

Même caricaturaux, les instants d’introspection et les dialogues prolongés entre héros prêts à s’entretuer font respirer le film et apportent une teinte tragique à l’intrigue. La Sorcière rouge est le personnage le plus attachant. Dans toute sa noirceur, elle n’existe que les yeux embués de larmes et la voix chevrotante. Sa stature rappelle, dans une version fragilisée, la solitude majestueuse d’une Maléfique.

A la sortie de la salle, on est donc à la fois pris de tournis et tiraillé entre la frustration de ne pas tout comprendre, l’envie de réfléchir pour tout remettre dans l’ordre et le plaisir assuré de découvrir une issue psychologique plutôt que deux maléfices et trois sortilèges comme clous du spectacle. Il n’y a plus qu’à se plonger dans les nombreux ouvrages scientifiques sur le multivers pour approfondir cette production pop et divertissante. Surtout … restez jusqu’à la fin du long générique pour apercevoir les futures fentes du multivers prêtes à se déchirer.

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