A l’été 2014, Marvel Studios lance le pari d’un film basé sur des super-héros inconnus du grand public, qui se déroulera dans l’espace. Le défi est relevé haut la main et Les Gardiens de la Galaxie deviendra instantanément un film culte. Grâce à un humour décalé, des personnages originaux et attachants, un univers qui détonne et une bande-originale mémorable, il s’agit là d’un des blockbusters majeurs des années 2010. De plus, avec ce film et la série Stranger Things, la pop culture des années 80 est redevenue un véritable phénomène de société (films, musiques, mode). On a ensuite suivi nos héros à travers le très bon Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 (2017), puis aux côtés des Avengers dans les excellents Infinity War (2018) et Endgame (2019), et enfin dans le téléfilm réussi Les Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes. Après tant d’aventures et de bons films, la barre est haute pour Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3, qui doit conclure cette trilogie dans l’immensité du Marvel Cinematic Universe.
La première force du métrage se résume à sa première scène. On retrouve les personnages qu’on aime tant, là où on les avait laissés, sur un ton drôle et décalé, avec une bande originale qui démarre fort (Creep de Radiohead). Retrouver cette bande de Gardiens se reformer peu à peu nous redonne très vite le sourire et l’attachement est toujours présent. Rocket est le personnage le plus approfondi, où son passé touchant donne au scénario des enjeux émotionnels forts et une histoire parallèle intéressante.
Côté personnages, on regrettera cependant le traitement des nouveaux. Ainsi, Adam Warlock est un personnage secondaire qui n’apporte rien au récit, prenant de la place qui aurait pu être laissé aux héros principaux. De même pour le nouvel antagoniste, le Maître de l’Evolution, qui avait pourtant le potentiel d’être à la fois dérangeant et d’incarner une menace réelle. Malheureusement, le climax autour de ce personnage peine à convaincre, la faute à un charisme absent et de bonnes idées qui ne paraissent pas abouties.
Avec ce troisième film, James Gunn réussit tout de même l’exploit approfondir toujours plus cet univers ! On voyage ainsi sur une planète organique originale et on fait la rencontre de nouvelles créatures hybrides étonnantes. Le réalisateur prouve qu’il peut toujours tourner de belles scènes d’action épique, comme un combat dans un couloir resserré sous la chanson No Sleep Till Brooklyn des Beastie Boys. Cependant, à part cette scène, le reste du film est assez pauvre en spectacle et est largement en dessous des deux précédents volets.
Finalement, on sort un peu déçu de ce troisième volet des Gardiens de la Galaxie. Alors que les deux premiers étaient excellents et que ses personnages sont adulés, on a un sentiment d’idées inachevés. Ainsi, malgré un univers créatif et riche, l’action manque de folie et cette bande ne pétille plus comme avant. La faute peut-être à des personnages secondaires trop nombreux et peu intéressants (Adam Warlock, le chien Cosmo, Kraglin, Stakar…). De plus, alors que le premier volet a presque redéfini l’humour chez Marvel et les blockbusters, il est dommage de voir qu’ici les blagues peinent à décrocher un sourire. Drax et Peter Quill sont devenus l’ombre d’eux-mêmes, tels des humoristes en fin de carrière… Le dénouement est d’ailleurs un peu à l’image de cette déception : on oublie vite l’antagoniste, le climax peine à installer un suspense crédible, la dimension épique est absente et l’évolution des personnages parait forcée. La conclusion est très rapide, sonne faux et ne laisse pas de place aux explications ni à l’émotion nécessaire. Les Gardiens de la Galaxie Vol.3 est un divertissement sympathique avec de bonnes idées et quelques scènes mémorables, mais on en attendait mieux pour ces personnages que l’on aime tant.
